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Gestion des matières résiduelles

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Trucs et astuces pour commencer à composter

16 janvier 2024 | Par Julie Bécart
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À la recherche d’une bonne résolution pour l’année 2024 ? Commencez à composter!
Si vous ne récupérez pas encore vos matières organiques, vous n’êtes pas les seuls. Saviez-vous que deux Montréalais sur trois ne participent pas à la collecte? La bonne nouvelle, c’est que ça laisse une belle marge de progression et qu’il est possible de contribuer au changement un bac brun à la fois! Déconstruisons ensemble les freins et relevons les bonnes pratiques pour réussir à transformer vos restes de cuisine en or brun. Si vous le faites déjà, cet article vous aidera à enrichir votre argumentaire pour encourager vos proches et vos voisins à sauter le pas.

1. Pourquoi composter?

Avant de répondre au comment, essayons de comprendre pourquoi cet enjeu est important. Les matières organiques en quelques chiffres c’est :
– 42% d’un sac à ordure montréalais soit 96 kg (hab/an)
– 301 430 tonnes générées pour seulement 104 005 tonnes de récupérées dans l’agglomération de Montréal (2022)

Ce qui n’est pas récupéré s’en va donc… à l’enfouissement. Et les sites commençant à saturer, cela constitue un enjeu critique pour la gestion des déchets au Québec. De plus, la décomposition des matières organiques dans un site d’enfouissement produit des gaz à effet de serre, alors qu’elles pourraient être réutilisées pour enrichir nos sols. Boucler le cycle naturel en transformant nos restes de cuisine en engrais, c’est bien mieux non?

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2. Un frein, une solution!

En accompagnant les commerces de l’Arrondissement de Rosemont dans le cadre du Défi Zéro déchet – Commerces, plusieurs freins récurrents qui empêchent le passage à l’action ont pu être observés. Cela dit, beaucoup d’entre eux sont parvenus à les surmonter ! Il existe donc des solutions pour les contrer.

– “Le compost, ça sent mauvais” : ça peut arriver mais pas plus que votre poubelle, et pas s’il est bien fait!

Alex, serveur au Randolph Pub Ludique, témoigne : “On fait vraiment beaucoup, voir énormément, de compost. On le sort une fois par semaine, le dimanche soir et entre-temps il est stocké dans une pièce au sous-sol. La réalité est que même vue la quantité, ça ne sent vraiment pas tant que ça. On peut sentir une petite odeur de fermentation, mais ce n’est pas dérangeant, même si on composte de la viande.”
Ces quelques astuces mises en place, vous serez surpris de voir que le compost peut être inodore!

Astuce #1 : Déposer du papier journal ou carton au fond de votre bac extérieur. En hiver cela permettra aussi d’éviter que les résidus gelés collent aux parois.

Astuce #2 : Saviez-vous que vous pouvez composter vos papiers bruns et essuie-tout souillés (sans produits chimiques) ? Cela aide à absorber le jus de la décomposition et donc limiter les odeurs.

Astuce #3 : Saupoudrer du bicarbonate de soude ou déposer une briquette de charbon au fond du bac.

Astuce #4 : Placer la chaudière de récupération dans votre congélateur. Vous verrez, c’est le truc infaillible pour réduire à zéro les odeurs!

Astuce #5 : Nettoyer le bac régulièrement avec du savon écologique, du vinaigre ou du bicarbonate.

Astuce #6 : Utiliser des sacs compostables.

Quant aux nuisances par rapport aux insectes, Loïc, gérant au restaurant Chez Roger, explique : “Notre solution est d’entreposer tout ce qui est compost dans une chambre froide le plus longtemps possible. Dans la chambre froide, les insectes ne peuvent pas vivre et se reproduire. Ensuite, à l’extérieur il faut essayer de sortir le compost le plus à la dernière minute pendant la période estivale pour limiter les nuisances. Par contre, de l’automne au printemps, le compost est plus facile à gérer ! L’hiver, se munir de sacs compostables approprié aide, car si on ne met pas les matières dans les sacs ça gèle en pain et on est plus capable de vider les bacs.”

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– “C’est difficile de changer ses habitudes” : alors faisons en sorte que le changement soit facile à mettre en place!

Du point de vue de Loïc, qui a mené à bien la mise en place du compost dans son restaurant : “C’est sûr qu’au début c’est un effort, mais après quelques semaines, une fois que c’est intégré dans la routine ça devient beaucoup plus facile. On ne s’en rend même plus compte. Ce n’est pas si compliqué, c’est une liste de petites actions qui une fois organisées et communiquées, se mettent en place facilement et permettent de diminuer beaucoup les déchets.”
Voici des astuces pour faciliter cette transition:

Astuce #1 : Disposer des petites chaudières de récupération dans des endroits stratégiques à la maison : une sur le comptoir de la cuisine, une autre dans la salle de bain… L’objectif est que le geste soit accessible!

Astuce #2 : Impliquer tous les membres du foyer et décider ensemble de bonnes pratiques.

Alex revient sur son expérience : “Ça sauve énormément de déchets. Rien qu’en terme de poids, le compost est bien plus lourd que les poubelles. On a vraiment très peu de poubelles. Si on met de côté l’argument environnemental et le fait que c’est une bonne action à faire, je ne pense pas que le commerce pourrait rouler comme il le fait actuellement sans le compost. Par exemple, si on n’avait pas le compost, on devrait changer plus souvent les poubelles en plein rush, ça serait vraiment compliqué.”

– “Je ne sais pas ce qui peut être déposé dans le bac brun” : c’est simple, posez-vous ces deux questions :

Est-ce que ça se mange ?
Est-ce que c’est du papier brun ou du carton imbibé de nourriture ou d’eau (non ciré, sans produits chimiques) ?

Si la réponse est oui, direction le bac brun!

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Alors, convaincus ? De nombreux commerces rosepatriens ont relevés le Défi Zéro Déchet et se sont lancés dans la collecte des matières résiduelles. Une fois les habitudes changées, ils ont été surpris de voir à quel point il est facile de composter, et reconnaissent que c’est une action gratifiante pour leurs équipes. Si des commerces devant gérer de gros volumes de matières organiques peuvent le faire, vous le pouvez aussi! Rejoignez le mouvement et ajoutez votre épluchure a l’édifice pour faire de Montréal une ville plus durable.

Sources:
– Bilan 2022 de la gestion des matières résiduelles de l’agglomération de Montréal
https://portail-m4s.s3.montreal.ca/pdf/vdm_bilan_gmr_2022_0.pdf

– Les Montréalais boudent le compost
https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2023-07-15/les-montrealais-boudent-le-compostage.php#:~:text=Objectif%20100%20%25,est%20d%C3%A9j%C3%A0%20termin%C3%A9%20depuis%202020.



Chargée de projet – Gestion des matières résiduelles

Julie Bécart

Éternelle optimiste, Julie pense qu’il existe des solutions à tous les problèmes, surtout en s’appuyant sur la force de la collectivité. Très sensible à la nature qui nous entoure, elle ressent le besoin urgent d’agir pour la préserver. C’est à travers son rôle de conseillère en GMR et ses petits gestes du quotidien qu’elle exprime cet engagement. Elle aime les longues discussions pour refaire le monde, le yoga et l’escalade, et la musique.

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